Articles avec le tag ‘Jamendo’

Mise à jour

Lundi 23 mai 2011

Le temps a passé depuis notre pétition de 2009. Revenons un instant au Luxembourg voir ce qu’est devenu le Clearstream de la musique libre deux ans plus tard.

Après avoir été lâché par le fond d’investissement Mangrove, Jamendo a connu quelques restructurations : licenciements, éviction de Laurent Kratz, et prise de participation d’un nouvel acteur. Laissons Pierre Gérard, cofondateur de Jamendo, nous faire les présentations :

Pour ceux qui ont loupé l’info, c’est maintenant officiel: les investisseurs et fondateurs de Jamendo ont finalisé un deal avec la société MusicMatic SA, vous pouvez lire le communiqué sur le blog jamendo
MusicMatic est spécialisé dans la fourniture de contenu audio et video dans les points de ventes et était un client de Jamendo qui lui fournissait déjà du contenu musical “non SACEM”. Jamendo peut ainsi développer son offre commerciale pour les points de vente mais aussi continuer à proposer la vente de licences pour la synchronisation musicale de programmes audiovisuels via le shop en ligne ou d’autres distributeurs.
Pour nous ça change quoi ? Notre équipe est bien entendu plus réduite (une dizaine de personnes à Luxembourg), nous avons des bureaux à Paris (où MusicMatic est présent), nous n’avons plus de fond d’investissement comme actionnaire (MusicMatic a acheté les actions de Mangrove). L’objectif principal pour nous est bien sûr le développement commercial, notre ambition est de mettre en place de meilleurs canaux commerciaux et aussi des flux musicaux d’encore meilleure qualité.

Mais qui est le nouveau propriétaire de Jamendo ? MusicMatic, pour faire simple, est donc une entreprise qui sonorise des commerces sans aucune référence à la musique libre ni aux licences ouvertes. Mais d’où proviennent donc les musiques utilisées par MusicMatic ? En partie de « Jamendo Pro », probablement, dont MusicMatic était déjà « client » avant de racheter Jamendo. Il est intéressant de voir la chaîne industrielle ainsi créée :

  1. Le producteur de matière première sonore est l’artiste amateur un peu benêt qui dépose sa musique sur Jamendo, croyant naïvement qu’il s’adresse ainsi à la « plateforme n°1 de musique libre » et que sa musique sera diffusée sous licence ouverte (la plus communément choisie est la licence Creative Commons BY-NC-SA qui interdit les utilisations commerciales et oblige les oeuvres dérivées à être diffusées selon les mêmes termes). En fait, la quantité pléthorique de musique déposée gratuitement sur Jamendo, et téléchargeable gratuitement par les internautes, sert à alimenter le buzz autour de la plateforme, et donc à asseoir sa position pour qu’elle puisse mieux vendre sa marchandise à ses clients. Quelle est cette marchandise ? C’est tout simplement une partie de la musique fournie gratuitement par les artistes gogos (qui toucheront des clopinettes si leur musique a l’immense honneur d’être vendue à tel ou tel marchand de moquette).
  2. Jamendo fait miroiter le succès et une possibilité de rémunération auprès des artistes pigeonnés en les incitant à s’inscrire à des programmes optionnels ou surtout à « Jamendo Pro » (peu de chances que les artistes lisent et comprennent vraiment les clauses léonines des CGU et autres contrats en ligne). Ces artistes, presque tous amateurs, sont souvent avides de reconnaissance, et peu au fait des pratiques et tarifs en usage dans l’industrie musicale traditionnelle. La possibilité d’être sélectionnés par les clients de « Jamendo Pro » peut leur paraître flatteuse et la promesse d’une rémunération, même symbolique, peut leur donner l’impression d’intégrer en quelque sorte le circuit professionnel. Même de vrais militants des licences ouvertes s’y laissent parfois prendre, croyant que « Jamendo Pro » leur permettra d’arrondir les fins de mois tout en restant dans le champ de la libre diffusion.
  3. Une fois présente sur « Jamendo Pro », la musique est mise sous une licence commerciale maison à disposition des « clients » dont MusicMatic (qui, désormais propriétaire, peut se servir directement à la source). Les clauses NC et SA n’ont plus à être respectées, ni même la clause BY. Les programmes de sonorisation vendus par MusicMatic ne font plus aucune référence à la musique libre ni aux licences ouvertes. Les artistes arnaqués ne savent pas quel usage est fait de leur musique, revendue à des tarifs évidemment inférieurs à ceux de la SACEM (c’est même l’argument de vente). Le client n’a même pas obligation de mentionner l’auteur de la musique utilisée : l’artiste rêvant de faire ainsi connaître son oeuvre n’aura donc pondu que de la musique au mètre anonyme en échange de quelques centimes, se mettant ainsi en concurrence déloyale avec les vrais professionnels de la musique d’ambiance, dont les prix seront inévitablement ramenés à la baisse.

Selon Le Journal du Net :

MusicMatic,  la société Belge spécialisée dans la création et la diffusion d’univers sonores personnalisés pour les réseaux de distribution et de franchises, vient de lever 1.8 millions d’euros supplémentaires auprès d’OTC Asset Management. Ce fond d’investissement, qui est également le fond historique de MusicMatic, semble donc croire au potentiel de la société depuis sa création en 2005. Rappelons que MusicMattic avait racheté la plateforme de musique libre Jamendo en mars 2010 et est également propriétaire de Radionomy, une plateforme de web radio. Le total du montant investi dans MusicMatic se porte désormais à 7,5 millions d’euros.

Dans un communiqué, le CEO de la société, Alexandre Saboundjian, explique que cette nouvelle levée de fonds permettra d’accélérer la croissance de ses deux filiales qui « ont besoin de financement pour réussir leur implantation en France, Espagne et Allemagne : Radionomy dans la diffusion de spot audio sur le web, et Jamendo dans la gestion et la commercialisation des droits des artistes.  »

La mission de Jamendo, d’après Alexandre Saboudjian, « c’est faire l’acte de commercialisation », et gérer ensuite les droits générés par cette commercialisation. Jamendo, simple filiale et sous-traitant de MusicMatic, joue donc sur la confusion des genres. Auprès des artistes, la société luxembourgeoise assume tantôt le rôle de label, d’éditeur, de manager, de diffuseur, et même de percepteur des droits d’utilisation (en concurrence directe avec la SACEM, donc), mais sans jamais miser un kopeck sur les artistes eux-mêmes, et sans jamais assumer aucune des charges ni des obligations ou contraintes de ces acteurs traditionnels de l’industrie musicale. La SACEM, tant critiquée dans le monde de la musique libre, remplit dans une certaine mesure une mission de service public définie par l’Etat et son assemblée générale est constituée d’auteurs, de compositeurs et d’éditeurs. Jamendo et MusicMatic, en revanche, n’ont de compte à rendre qu’à leurs actionnaires, tels le fond d’investissement OTC Asset Management.

Si Jamendo se fait passer auprès des artistes pour un militant dévoué de la libre diffusion et un substitut efficace à la SACEM et aux professionnels de l’industrie musicale, il en va tout autrement auprès des clients, à qui Jamendo affirme fièrement vendre de la « musique libre de droits ». Quid de la musique libre, grâce à laquelle Jamendo a développé sa notoriété ? Nada. D’ailleurs, la confusion entre « musique libre » et « musique libre de droits », que nous avions déjà soulignée il y a deux ans, continue délibérément d’être entretenue sur les bannières promotionnelles de Jamendo Pro, comme commencent à s’en rendre compte avec retard certains supporters de Jamendo. Même un ancien modérateur bénévole du forum de Jamendo appelle désormais sur son blog ses congénères à déserter « Jamendo Pro ». Et c’est toujours avec autant de morgue et de cynisme que Jamendo répond à son troupeau :

« La bannière restera telle quelle. Dans une démarche commerciale, c’est un argument pour accrocher des clients. »

Le dénommé « jammartin » qui s’abaisse ici à répondre dans le style concis à la mode dans les écoles de commerce prouve s’il en était besoin toute la considération qu’il a pour les artistes comme pour les clients. On tient là un beau specimen de capitaliste décomplexé. Sylvain Zimmer, lui, ne daigne plus depuis longtemps honorer l’indigent forum de Jamendo de sa présence.

Pour conclure sur une note encore plus comique, souvenons-nous de « l’argument » que Jamendo avait utilisé naguère pour « accrocher » les internautes : il s’agissait de proposer des « Récompenses graduées » aux téléchargeurs afin de lutter contre les « Ripostes graduées » mises en place avec Hadopi. Jamendo, décidément n°1 de la musique libre, se plaçait ainsi du côté des libre-téléchargeurs. A présent, Jamendo demande à être labellisé auprès d’Hadopi. Amusant, non ?

Jamendo ne respecte (toujours) pas les licences ouvertes

Mercredi 22 juillet 2009

Suite à notre pétition qui recueille actuellement 67 signatures, Jamendo a bien modifié ses bannières (cf. article) mais continue à proposer à la vente des oeuvres d’artistes qui ne l’ont pas demandé.

Comme annoncé par Sylvinus, Jamendo a peut-être ajouté « dans le panel d’admin » « une option pour enlever les boutons ‘‘acquérir une licence commerciale’’ quand on est allergique […] » (cf. commentaire de Sylvinus sur ce blog). Mais ces boutons sont toujours bien présents sur les pages des albums et des morceaux.

Cela signifie que, par défaut, l’ensemble du catalogue disponible sur Jamendo est (toujours) proposé à la vente et qu’il revient aux artistes de penser à supprimer ces boutons mensongers.

Il serait plus juste que, par défaut, l’artiste ne soit pas affiché à la vente et que ce soit lui qui décide d’être ou non sur « Jamendo Pro », mais les artistes sont de grands enfants influençables (cf. article). J’espère que vous apprécierez.

Pourquoi disons-nous que Jamendo ne respecte pas les licences ouvertes (ou licences de libre diffusion) ?

Parce qu’un artiste qui a choisi une licence non commerciale (avec clause « NC ») a clairement spécifié qu’il ne souhaitait pas qu’un tiers fasse du business avec sa musique.

C’est à l’artiste de décider, de par le principe de la gestion individuelle inhérent aux licences ouvertes.

Que voit-on maintenant sur Jamendo ?

Prenons, au hasard (1), le cas d’un artiste luxembourgeois (2) inscrit à la SACEM et présent sur Jamendo. Il s’agit du groupe « Eternal Tango », dont les morceaux figurent au catalogue de la SACEM (http://www.sacem.fr/catel/) avec mention du bassiste et compositeur Tom Gatti (3) comme auteur.

Prenons l’album « First Round at the Sissi Café » publié sous licence Creative Commons NonCommercial Sampling Plus 1.0. L’artiste a donc bien choisi une licence non commerciale, bien que celle-ci soit incompatible à l’heure actuelle avec la SACEM (1).

Pourtant, Jamendo prétend bien être en mesure de vendre son album. Il suffit pour cela de cliquer sur le bouton « acquérir une licence commerciale » auquel nous sommes tant allergiques  (cf. article).

Album First round at the Sissi Café

Album First round at the Sissi Café

Cliquons donc sur ce bouton (attention à l’urticaire, quand même !)

Les prix sont compétitifs (à partir de 2 € HT la piste) et nous pouvons obtenir un certificat nous exonérant de la redevance SACEM !!!!? (4).

Allons un peu plus loin en remplissant les champs nécessaires.

Les morceaux sont indisponibles. Ouf ! Le groupe n’a probablement pas souscrit à « Jamendo Pro ». Pourtant, le bouton « acquérir une licence commerciale » laissait penser le contraire.

Sylvinus nous avait prévenus que nous ne trouverions pas d’artistes SACEM sur « Jamendo Pro » !

Jamendo nous donne quelques explications sur ces morceaux présentés comme « en attente de disponibilité » :

Les morceaux indisponibles sont des morceaux que vous avez pu trouver sur jamendo.com et dont les auteurs n’ont pas encore donné leur accord pour une utilisation commerciale.
Vous pouvez toutefois passer commande, nous demandons immédiatement l’accord des auteurs pour l’utilisation de leurs morceaux pour votre projet.

Nous y voilà ! Les morceaux ne sont « pas encore » en vente, mais… tout laisse à penser que ce n’est que provisoire. Il est même possible de passer commande, alors que les morceaux ne sont en fait pas en vente et que les auteurs ne sont pas inscrits à « Jamendo Pro ».

Pourtant nous avons vu plus haut que l’artiste avait choisi une licence « Non Commercial » dont Jamendo se contrefout visiblement, puisque les morceaux sont quand même proposés à la commande.

Imaginons la méthode Jamendo appliquée à d’autres secteurs de l’économie. La voiture de votre voisin vous intéresse ? Vous passez commande sur internet, même si lui n’a jamais émis la moindre intention de vendre son carrosse. Un équivalent de Jamendo se fera fort de le convaincre d’accepter de le vendre à vil prix. Sa maison n’est pas mal non plus ? Passez commande. Sa femme ? Qui sait si elle n’a pas vocation à la prostitution ? Passez juste commande, on ne sait jamais : elle a peut-être juste oublié de cocher l’option « pro »…

Jamendo peut-il toujours prétendre respecter les licences ouvertes ?

Nous demandons simplement à Jamendo que l’artiste puisse décider lui-même et que le catalogue de musique sous licences ouvertes de Jamendo ne soit pas par défaut la vitrine du catalogue sous licence commerciale de « Jamendo Pro ». Les artistes inscrits sur Jamendo sont libres d’adhérer au programme « Jamendo Pro » et assez grands pour faire eux-mêmes, sciemment et volontairement, le choix de verser leurs oeuvres au catalogue de « Jamendo Pro ».

Le client intéressé par les offres de « Jamendo Pro » n’a a priori rien à faire sur jamendo.com. S’il veut faire ses courses, qu’il les fasse directement sur « Jamendo Pro ». Et si, en tant que mélomane, il apprécie des oeuvres présentes sur jamendo.com et que cela suscite son intérêt de commerçant, il peut facilement contacter l’artiste pour lui faire part de son intérêt et lui suggérer d’adhérer à « Jamendo Pro », ou même mieux : lui proposer directement un deal, évitant ainsi de payer une commission à Jamendo.

Jamendo entretient la confusion entre jamendo.com (plateforme d’écoute et de partage) et « Jamendo Pro » qui s’adresse aux professionnels.

Nous aurons l’occasion de revenir dans d’autres articles sur la nocivité de la démarche de Jamendo, mais force est de constater que « Jamendo Pro » n’a plus rien à voir avec la musique libre, contrairement à ce qui est annoncé en première page du site.

Avec les licences pro, Jamendo renie la gestion individuelle et on peut d’ailleurs s’interroger sur l’intérêt de l’artiste de passer par une société qui ponctionne, au passage, 50 % des revenus.

(1) Le hasard fait bien les choses, dit on. Nous aurions pu prendre l’exemple d’un artiste non inscrit à la SACEM, mais il nous a semblé encore plus criant d’en choisir un qui théoriquement ne devrait pas être sur Jamendo, de par l’incompatibilité des licences ouvertes (cf. notre article sur le cas de l’artiste « Petit Homme »). On pourrait nous objecter que le groupe Eternal Tango est luxembourgeois, et échappe donc peut-être aux règles habituelles de la SACEM, qui n’aurait reçu qu’une délégation pour la France. Nous ne savons pas si ce groupe est adhérent direct de la SACEM ou d’une autre société d’auteurs ou sous le régime du copyright. Toutefois, d’autres oeuvres présentes sur Jamendo et figurant au répertoire de la SACEM impliquent aussi des auteurs bien français, tels l’artiste Marc, dont les morceaux présents sur Jamendo sont enregistrés à la SACEM sous le nom de Marc Zeitoun, ou Phil de Guip, dont les morceaux ont pour auteur-compositeur (d’après la SACEM) un certain Jean-Yves Gautier (alias Syd Mc Angel, arrangeur). D’autres cas de ce genre sont évoqués dans notre article « Des artistes SACEM sur Jamendo« .

(2) Le monde est petit, le Luxembourg encore plus ;-)

(3) On ne retrouve pas son nom sur Jamendo ou Myspace mais tout simplement sur Wikipédia et la liste des morceaux déposés en comparaison de ceux présents sur Jamendo confirme qu’il s’agit bien du même auteur.

(4) Je vous avais bien dit qu’on s’amuserait.

Ces artistes qui ont quitté Jamendo

Samedi 11 juillet 2009

En 2005, Jamendo a suscité l’enthousiasme de nombreux artistes. On en était alors aux débuts de la musique libre et de l’utilisation des licences ouvertes.

Mais dès 2006, le financement par la publicité a douché l’enthousiasme des militants de la première heure et suscité une première vague de départ. D’autres artistes ont quitté à leur tour cette plate-forme par la suite. Leurs témoignages ne sont pas sans intérêt.

Quelques exemples :

Aisyk : Jamendo ou le modèle économique de la musique « libre »

Mankind Concept : Blog

Siegfried G : Jamengrove Jamendown

Des artistes SACEM sur Jamendo

Jeudi 9 juillet 2009

Les recherches peuvent se faire sur le portail de la SACEM : http://www.sacem.fr/catel/.

Il n’est pas question ici de faire le procès de qui que ce soit, juste d’étayer les affirmations contenues dans la pétition en montrant le double jeu de Jamendo à ce sujet.

Des concerts de musique libre… au goût SACEM :

Jamendo avait commencé fort lors du concert du 16 Septembre 2005 à la Maroquinerie avec le groupe Myassa adhérant à la SACEM (1). C’était au tout début de l’aventure, on peut leur laisser le bénéfice du doute pour cette fois là.

On peut faire les recherches sur le portail de la SACEM avec 3 titres présents sur la page Myspace du groupe (« Eden flou », « Histoire d’A sous le règne de » et « Sarabande marine »).

On constate sur le communiqué de Jamendo qu’était également présent à ce concert le groupe Anabase, depuis inscrit à la SACEM et toujours présent sur Jamendo : http://www.jamendo.com/fr/tag/anabase.

On peut faire les recherches sur le portail de la SACEM avec les morceaux « Le cyclone imaginaire » et « La grande ourse » présents sur l’album « Le bonheur flou » sur lequel vous pouvez d’ailleurs apercevoir le bouton « acquérir une licence commerciale ».

Anabase sur Jamendo

Anabase sur Jamendo

Croyez vous que Jamendo a récidivé en organisant un nouveau concert le 26 Novembre 2008 ?

La réponse est oui !

Avec le groupe Hype, lui aussi inscrit à la SACEM !

Voir le blog d’Amélie : http://amelie.jamendo.net/2008/10/30/jamendo-se-prepare-a-investir-le-glazart/.

Cet évènement à donné lieu un petit échange intéressant sur linuxfr.org. Ce qui est étonnant est qu’un des intervenants cite la réponse que lui aurait faite Jamendo :

Étant donné que nous avons appris la nouvelle peu de temps avant le Jour J, il était pour nous inconcevable de déprogrammer Hype (notamment car nous avions communiqué sur l’événement) ou encore d’annuler le concert.


Le groupe Hype a par la suite disparu de Jamendo. Ouf !

Pour le prochain concert, Jamendo fera certainement mieux.

Le groupe « Petit homme » :

C’est un cas intéressant car il avait laissé croire que la SACEM était en passe de reconnaître certaines licences ouvertes.

Ce groupe est à la SACEM et présent sur Jamendo.

Phil Axel a écrit un article à ce sujet sur son blog.

Les commentaires sont très intéressants, puisque Laurent Kratz, PDG de Jamendo intervient :

Nous sommes en contact avec nos avocats (nous ne sommes pas des juristes non plus) et Petit Homme. Nous prenons les devants pour rencontrer une nième fois la SACEM.

Il y a également mdulong qui écrit :

Les licences CC s’appliquent à une oeuvre, et ne se réduisent pas à autoriser la seule diffusion sur internet.

Ne serait ce pas d’ailleurs Mélanie Dulong de Creative Commons France qui répond ?

Mais Jamendo a persisté et Petit Homme a toujours ses albums sur Jamendo malgré les réponses de Laurent Petitgirard à Pola.k confirmant l’incompatibilité des CC avec la SACEM.

Le 13 Février 2009 à 19h53 :

Chère Pola.K,
En effet il y a contradiction car la licence libre ne permet pas la même étanchéité que la gestion collective.
J’irai à la pêche aux réponses au service SACEM concerné car franchement, ces situations sont très spécifiques et mes fonctions me demandent une vision très large.
A très vite.
LP

Le 13 Février 2009 à 20h28 :

Chère Pola.k,
Il n’y a eu que 3 réserves pour Internet des droits apportés à la Sacem en 2008 et ce sont les 3 membres du groupe que vous mentionnez.

Du seul fait que le groupe Petit Homme a fait la réserve de ses droits Internet en adhérant à la SACEM, cela signifie bien qu’ils ont lu et étudié les statuts, et que donc, s’ils n’ont pas réservé d’autres droits prévus à l’article 34, c’est parcequ’ils voulaient en toute connaissance de cause en confier la gestion à la SACEM.

Leur apport à la SACEM pour les autres catégories est donc bien valable, et opposable aux diffuseurs qui se prévaudraient de la mention figurant sur Jamendo.

Le groupe devrait d’ailleurs faire préciser cette mention.

A ma connaissance, il n’y a pas encore eu conflit, mais les services de la SACEM estiment qu’ils seraient fondés à faire valoir leur contrat dans l’un des cas que vous exposez.

Bonne soirée.
LP

Ces interventions ont eu lieu à l’issue d’une tribune publiée par Libre Accès sur Numérama.

Pour être complet sur cette affaire, j’ajoute le lien vers l’avis d’un avocat sur cette affaire :
http://www.brmavocats.com/fr/act/actualite_model.asp?id=474.

Tous les albums de Petit Homme sont affublés du même bouton « acquérir une licence commerciale ».

Petit Homme sur Jamendo

Petit Homme sur Jamendo

Petit Homme sur Jamendo

Petit Homme sur Jamendo

Petit Homme sur Jamendo

Petit Homme sur Jamendo

Nous pourrions trouver quantité de groupes inscrits à la SACEM sur Jamendo, mais là, nous avons choisi des groupes que Jamendo ne peut pas ignorer. Anabase et Petit Homme sont toujours sur Jamendo.

(1) voir communiqué de presse de Jamendo.

Les artistes sont de grands enfants

Mercredi 8 juillet 2009

12 mai 2009 : Sylvain Zimmer (sylvinus) répond sur le forum de Jamendo après que des utilisateurs ont signalé que tous les morceaux diffusés sur le site étaient affublés d’un bouton « acquérir une licence commerciale », même s’ils ne font pas partie du catalogue de Jamendo Pro.

on a pensé à détecter dès cette page le cas particulier quand les tracks ne sont inscrits à aucun programme jamendo pro. le probleme c’est que 7 fois sur 10, après cette demande de licence, l’artiste accepte. Donc on préfère ouvrir la porte à des ventes de licence éventuelles, soumises à l’approbation de l’artiste, que d’envoyer chier l’acheteur direct. Ca ne vous semble pas raisonnable ?

Est-il raisonnable de mettre à la vente des morceaux que les auteurs n’ont pas souhaité vendre, sous prétexte qu’ils ont de grandes chances d’accepter a posteriori ?

15 juin 2009 : Le même sujet est à nouveau abordé sur le forum de Jamendo, et c’est cette fois Amélie Roëlants, qui répond à Psychonada.

imagine un artiste qui ne s’est jamais intéressé à son menu admin. il ne voit pas qu’il peut vendre des licences pour sa musique. on lui laisse une chance d’être « repéré » et si un client en fait la demande, nous le contactons pour savoir si il est ok/intéresse. faut voir que tous les artistes n’ont pas la même approche que toi ou Mankind et que si on leur propose qqch, en général ils sont très contents d’accepter.

Artiste qui n’a pas adhéré à Jamendo Pro, tu es vraiment un grand enfant. heureusement, Jamendo sait ce qui est bon pour toi.

Quand Jamendo s’exprime

Mercredi 8 juillet 2009

Les usagers du forum de Jamendo savent que l’équipe peine à apporter des réponses aux questions dérangeantes. Pourtant, il arrive que Laurent Kratz ou Sylvain Zimmer s’expriment publiquement, et leurs propos sont toujours dignes d’intérêt. En tout cas, nous avons décidé de nous y intéresser.

Innovation (1)

Innovation (2)

Innovation (3)

Les artistes sont de grands enfants

L’humanisme selon Mangrove

Quand ils parlent pognon


Quand Jamendo met en vente des morceaux sans l’autorisation des ayants droit

Mercredi 8 juillet 2009

Décembre 2007 : Jamendo met en place de nouvelles conditions générales d’utilisation qui stipulent : « Vous autorisez JAMENDO à reproduire, représenter, traduire, numériser, utiliser à des fins publicitaires, commerciales ou non, l’ensemble des Contenus et informations que vous avez apportées sur les Services ». Les artistes qui ont mis en ligne leurs oeuvres sur Jamendo avant cette date n’ont pas forcément perçu cette subtilité. Les musiciens ne sont pas forcément juristes et une phrase glissée dans un long texte juridique passe facilement inaperçue. Il n’y a pas eu d’annonce publique ni d’explication à ce sujet. Dès lors, on peut supposer que de nombreux artistes ignorent ce « détail » pourtant important. Ainsi, il n’est pas certain que les auteurs diffusant sous une licence qui comporte une clause « non commerciale » sachent réellement qu’en s’inscrivant sur Jamendo, ils permettent de fait à l’entreprise luxembourgeoise de déroger à cette clause. Ces CGU n’offrent toutefois pas (pas encore ?) à Jamendo le droit de vendre la musique qui lui est confiée.

Décembre 2008 : Création par Jamendo de la licence « Jamendo Pro ». Les artistes diffusés sur Jamendo sont invités à souscrire à ce programme, présenté comme optionnel. Jamendo Pro commence ainsi à vendre des licences d’utilisation commerciale. A noter que faute d’adhésion des auteurs au programme « pro », les oeuvres diffusées sur Jamendo restent évidemment soumises aux licences ouvertes dont Jamendo impose encore l’usage. Certaines de ces licences comportent une clause « nc » qui interdit tout usage commercial de l’oeuvre (sauf dérogation accordée par l’auteur, dérogation dont bénéficie d’ailleurs Jamendo pour l’affichage de bandeaux publicitaires sur le site, comme le stipulent les CGU).

10 mai 2009 : Mastaroth révèle sur le forum de Jamendo (voir discussion) que certains de ses morceaux sont en vente sur Jamendo Pro sans son autorisation. Bien que n’ayant jamais souscrit au programme « pro », il a eu la surprise d’y trouver ses morceaux, et est même allé jusqu’à tester l’achat (voir capture d’écran).

12 mai 2009 : Sylvinus (alias Sylvain Zimmer, fondateur de Jamendo) affirme qu’il est « impossible qu’on vende des licences si l’artiste n’a pas donné son accord, c’est le principe même de jamendo pro ». Il reconnaît toutefois que les morceaux de Mastaroth ont été mis en vente sans son autorisation : « il y a bien eu un bug », dit-il. Le problème serait donc d’ordre technique et le « bug » est effectivement corrigé dans la journée : les morceaux de Mastaroth ne sont plus disponibles à l’achat. Mais l’affaire est l’occasion de révéler que tous les morceaux diffusés sur Jamendo sont affublés d’un bouton « acquérir une licence commerciale », même si les artistes n’ont pas adhéré à Jamendo Pro.

9 juin 2009 : Psychonada découvre qu’un morceau dont il est co-auteur est en vente sans son autorisation sur Jamendo Pro. Il alerte immédiatement par courriel Maya de Luna, autre co-auteure du morceau, qui le diffuse sur Jamendo. Celle-ci admet avoir peut-être souscrit à Jamendo Pro sans en avoir mesuré les conséquences ni avoir averti ses co-auteurs. Mais Jamendo n’a fait aucune demande d’accord aux autres ayants droit des morceaux diffusés par Maya de Luna. Mankind Concept et Solcarlus sont dans le même cas : des morceaux dont ils sont auteurs ou co-auteurs sont également mis en vente sur Jamendo Pro sans leur accord.

14 juin 2009 : Mankind Concept proteste publiquement sur le forum de Jamendo (voir discussion). Avec Solcarlus et Psychonada, ils réclament le retrait du catalogue de Jamendo Pro des morceaux dont ils sont auteurs ou co-auteurs, et obtiennent satisfaction. Toutefois, le bouton « acquérir une licence commerciale » est maintenu sur chaque morceau. En conséquence, les trois auteurs exigent le retrait total des morceaux incriminés de Jamendo.

17 juin 2009 : Les morceaux de Maya de Luna dont Mankind Concept, Solcarlus et Psychonada sont ayants droit sont bien supprimés du catalogue Jamendo. Jamendo a même supprimé sans explication publique deux albums de Maya de Luna. Du coup, celle-ci proteste sur le forum. Le débat de fond sur la vente sans autorisation est alors éclipsé par des considérations plus personnelles.

20 juin 2009 : Mankind Concept recentre le débat en révélant que Jamendo affirme désormais  dans ses bandeaux publicitaires vendre de la musique « libre de droits » (voir image). Pourtant, sur la page de Jamendo Pro, on peut lire : « Profitez du plus important catalogue de musique libre au monde ». Musique libre ou musique libre de droits ? Ce n’est pas la même chose, et Jamendo, site pionnier de l’utilisation des licences libres ou ouvertes depuis 2004 devrait en savoir quelque chose. La confusion ainsi entretenue, tandis que des morceaux se retrouvent en vente sur Jamendo Pro sans l’autorisation des auteurs, méritait peut-être un débat approfondi.

25 juin 2009 : Reznamor montre que des musiques sous copyright sont diffusées sur Jamendo. On peut lire sur la page de Jamendo Pro : « Economisez les redevances des sociétés de gestion de droits d’auteur (SACEM…) ». Pourtant, si des musiques sous copyright ou figurant au catalogue de la SACEM se retrouvent sur Jamendo, et donc possiblement sur Jamendo Pro, les clients de Jamendo Pro qui croient pouvoir s’affranchir des paiements à la SACEM risquent de déchanter.

26 juin 2009 : Kenji fait référence à la SPRE (voir article). On apprend ainsi que cet organisme est habilité à collecter les droits voisins sur les diffusions. Jamendo Pro a peut-être promis un peu vite à ses clients qu’ils n’auraient rien de plus à payer que la licence Jamendo Pro. Les discussions se poursuivent ensuite sur ce point, ainsi que sur la diffusion par Jamendo d’oeuvres copyrightées.

7 juillet 2009 : Censure. La discussion est close par Jamendo, sous prétexte que le problème de Maya de Luna est résolu, alors que ce n’était vraiment pas le fond du problème.

Censure

Mardi 7 juillet 2009

Jamendo aura promptement réagi à l’annonce de notre pétition en fermant deux discussions sur son forum :

http://www.jamendo.com/fr/forums/discussion/26295/petition-contre-les-abus-et-derives-de-jamendo/
Ici, une employée de Jamendo clôt tout débat sur la pétition avec ces mots :

que tu ne sois pas d’accord avec jamendo, soit..
il me semble que nous avons toujours fait preuve de largeur d’esprit en te laissant exprimer tes nombreux désaccords sur le forum..
là, on frôle la diffamation.. en conséquence, nous allons fermer ce thread ainsi que ton compte.

Chacun appréciera la « largeur d’esprit » de Jamendo, qui évite ainsi de répondre sur le fond.

http://www.jamendo.com/fr/forums/discussion/25752/1/pourquoi-faire-croire-que-des-morceaux-sont-a-la-vente-alors-que-les-artistes-ne-le-veulent-pas-/
Ici, la même employée de Jamendo, décidément chargée des basses besognes, se réfugie derrière un cas particulier pour, là aussi, éviter de répondre sur le fond, à savoir le non-respect par Jamendo des droits d’auteur et du copyright.

Le dossier noir de Jamendo

Mardi 7 juillet 2009

Petites turpitudes, fausses promesses, grands mensonges, abus et impostures, cynisme… Depuis ses débuts, Jamendo qui affirme aujourd’hui être le « plus important catalogue de musique libre au monde » a fait du chemin.

Quelques pièces à verser au dossier :

Quand Jamendo met en vente des morceaux sans l’autorisation des ayants droit

Des artistes SACEM sur Jamendo

Jamendo Pro et Jamendo pas Pro : légère confusion

Fils de pub

Ces artistes qui ont quitté Jamendo

Des juristes hors-pair

Pétition contre Jamendo

Lundi 6 juillet 2009

Les pratiques de l’entreprise luxembourgeoise portent atteinte aux droits des auteurs et à la crédibilité des licences ouvertes. Nous le démontrerons bientôt ici-même par des exemples concrets et documentés. D’ores et déjà, nous lançons une pétition en ligne contre les abus et les impostures de cette entreprise.

Il est urgent de contraindre enfin Jamendo à respecter le droit et l’éthique de la musique libre.

Artistes, diffuseurs, internautes, soyez nombreux à signer !